DEPUIS DES FENÊTRESSérie de diffusions de 6 films-documentaires

MARDIS  À 18H00
SÉANCE D’OUVERTURE, MARDI 10 NOVEMBRE À 18H00

Ça fait des mois que l’espace public, l’espace où l’on se rencontre, où l’on construit continuellement une relation à l’autre, est venu à manquer.
La situation sanitaire nous a fait nous méfier du contact humain, alors que nous en avons aussi envie; elle transforme le toucher et l’intimité en armes potentielles et - comme nous nous conformons aux règles de distanciation sociale - elle reconfigure également notre collectivité et notre sens de la solidarité en quelque chose que nous n’avions jamais eu besoin d’imaginer auparavant.
Qu’est-ce que le corps social sans corps?
Nous sommes obsédés par les statistiques d’infection et lisons les politiques et les prévisions officielles qui semblent changer à chaque minute. Et pourtant, la vérité est que nous ne savons pas quel paysage nous retrouverons au moment où nous sortirons de la quarantaine. Il n’est qu’humain de chercher du réconfort, car sans lui, la vie semble insupportablement fragile. Mais peut-être que si nous résistons à l’envie d’avancer rapidement sur ce moment et essayons plutôt de le vivre ensemble, nous serons en mesure de rassembler des outils dont nous avurons besoin à l’avenir - avenir qui, pour le moment, semble être suspendu dans le temps et l’espace.

Cette série de projections - partages d’écran et de fenêtres d’ordinateur, s’inspire d’un film de Józef Robakowski intitulé Z mojego okna (From My Window), réalisé à Łodż, Pologne sur une période de vingt ans de 1978 à 1999, dans le cadre d’un projet que Robakowski a appelé My Very Own Cinema: «ce sur quoi je travaille quand rien ne fonctionne». Le film, tourné avec une caméra 16 mm, a été réalisé en capturant des scènes de la vie quotidienne depuis la fenêtre de l’appartement de l’artiste, situé dans un quartier de Łodż ironiquement surnommé «Manhattan», parce que les gratte-ciel en ciment s’y trouvent - exemples typiques du défunt socialiste modernisme des années 1970 - ressemblent vaguement à des gratte-ciel. Images banales de gens qui vont au travail, de femmes au foyer portant des sacs de produits à la maison, de gens revenant de l’église pendant les fêtes religieuses, de chiens traversant la rue, de voisins se rendant aux manifestations du 1er mai - ces nombreuses scènes de la vie quotidienne servent de toile de fond à une voix off dans laquelle l’artiste observe la profonde transformation politique de la Pologne au cours de ces deux décennies. Le film se termine alors que la construction d’un nouvel hôtel commence, ce qui bloque la vue depuis la fenêtre.

Intitulée Depuis des fenêtres, la série présentera un film-documentaire parlant d’urbanité chaque mardi  - les projections sont organisées via le canal Teams depuis des fenêtres (inscription par mail à a-a.finichiu@arba-esa.be).

Le film-documentaire qui ouvre la série le mardi 10 novembre à 18h est L’ange de Doel (De engel van Doel), film réalisé en 2011 par le réalisateur Tom Fassaert dans le village de Doel en Belgique. Voir le pdf à télécharger ci-dessous.

Parallèlement aux documentaires, nous aimerons proposer aux regardeurs de contribuer avec des images de leurs fenêtres: une petite ouverture sur leur situation actuelle et sur la façon dont ils vivent ce moment. Nous espérons que le récit collectif du présent qui se créera ainsi, nous aidera à imaginer un avenir dans lequel nous voulons vivre, un nouveau corps social.