L'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles - Ecole supérieure des Arts et La Part de l'Oeil organisent un colloque de deux journées consacrées à l’œuvre du philosophe Jean-Luc Nancy (1940-2021) et plus particulièrement aux manières dont elle invite à penser les arts, les pulsations des corps et les battements incessants du sens à même La peau fragile du monde (titre de l’un de ses derniers livres, paru en 2020).

Penseur de la communauté, Nancy a consacré un pan de son œuvre à méditer l’échec du communisme et à en repenser le sens et le projet autant que le mythe (La Communauté désœuvrée, 1986 ; La Communauté affrontée, 2001 ; La Communauté désavouée, 2014). Ce fil du commun et l’insistant retour avec lequel il fait question auront été sans aucun doute l’un des traits continus de cette trajectoire de pensée. Abondante, elle est pourtant loin de se laisser rassembler sous un seul thème et un seul terme, de n’être faite que d’un fil et de ne tracer qu’un seul sillon. Au contraire, la pensée de Nancy est marquée par les figures du surgissement et de l’ouverture, voire de l’éclat.

Méditant sur Le Sens du monde (1993), Nancy est aussi un penseur de la création, philosophiquement (avec Les Muses, 1994), politiquement (La Création du monde ou la mondialisation, 2002), historiquement (La Déclosion. Déconstruction du christianisme, 2005), sans que jamais il ne s’éloigne des formes sensibles, des êtres singuliers et d’une méditation, elle aussi constante, sur le corps (exposé) (depuis le Partage des voix, 1982, aux derniers entretiens publiés sous le titre Sexpositions, 2024).

Quant aux arts, Jean-Luc Nancy y a consacré de nombreux ouvrages s’efforçant là aussi d’en approcher l’irréductible multiplicité pour en relancer l’effectivité et en explorer l’insondable nécessité (Résistance de la poésie, 1997 ; La ville au loin, 1999 ; Le Regard du portrait, 2000 ; Dehors la danse avec Mathilde Monnier, 2001 ; Au fond des images, 2003 ; Le Plaisir au dessin, 2009 ; Jamais le mot « créateur » avec Simon Hantaï, 2013 ; Signaux sensibles avec Jérôme Lèbre, 2017 ; etc.). C’est à cette relance et à sa provenance que ce colloque est consacré – aux pulsations, poussées et palpitations que convoque, à même son écriture, cette pensée singulière et plurielle.

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Palpitations, Jean-Luc Nancy : Arts, corps, sens | Colloque

VENDREDI 11 AVRIL (à l'ArBA-ESA)

10h30 : Accueil 

11h00 : Introduction par Ârash Aminian Tabrizi & Léa Falguère

11h15 : André Hirt, Psyche, l'extension du sens

12h15 : Yann Goupil, À l’atelier !

Pause déjeuner

14h30 : Federico Ferrari, Portrait de Jean-Luc Nancy

15h10 : Gérard Haller et Cécile Bourguignon, Lèvres rouge temps

Pause

16h30 : Mathilde Girard et Ghislain Casas, « Non, décidément il faut l’anarchie »

La journée sera suivie d’une rencontre à la librairie Par Chemins, à 19h. La rencontre réunira André Hirt et Ârash Aminian Tabrizi autour de deux livres parus récemment : les entretiens avec Jean-Luc Nancy réalisés par Ârash Aminian Tabrizi, Sexpositions (Les presses du réel, 2024) et l’ouvrage d'André Hirt Portrait du philosophe en grand vivant, Jean-Luc Nancy (Kimé, 2024).

Librairie Par Chemins, Rue Berthelot, 116 – 1190 Forest.

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SAMEDI 12 AVRIL (à l'ArBA-ESA)

10h30 : Adnen Jdey, L’oubli du dessin

11h30 : Athanasia Vidali, Tracer une pensée sur le dessin à travers le support matériel 

Pause

12h30 : Aram Mekhitarian, Sur la touche

Pause déjeuner

14h30 : Stéphane Dumas,Toucher - être touché. Un passage à la limite

15h10 : Eduardo Jorge de Oliveira, Peaux du monde : vers une phanérologie sensible chez Jean-Luc Nancy 

Pause 

16h00 : Projection du film d’Eduardo Jorge de Oliveira, avec Jean-Luc Nancy et Maria Filomena Molder : La joie qui vient (2018)