Aram Mekhitarian
Entretien avec Sarkis
Le temps de l’œuvre (d’art) n’est pas fait d’une seule temporalité, celle de la transmission non plus. Aucune mémoire, aucune histoire, aucune institution ne rassemble ces temporalités en un seul point, d’un seul tenant avec un seul discours (celui de l’art, de l’histoire, de l’état, de la culture, de la formation, de la géopolitique.…). Pourtant, elles se croisent, selon des justesses discrètes et insistantes, opiniâtres et décidées, selon des lieux et des factures pluriels. Ces croisements mettent à l’œuvre les temps, les institutions, sollicitent les mémoires, engagent ce qui, après tout, donne à l’œuvre sa nécessité. Il faut reprendre ce qui se tient en majesté, destituer l’injustice de son emprise par défaut de justesse et excès de sens, quoiqu’elle en proclame, souvent par majuscules exhibées. Le temps de l’œuvre croise cette exhibition, ses majuscules et ce dont elle s’est emparé, s’empare encore, au risque avéré des plus grandes disparitions. Avec Sarkis et à partir de la singularité de son « ouvrage », ce cours-entretien aborde cette croisée et cette reprise, celle d’une expérience traversant lieux et institutions, ceux de l’art et de sa transmission, interrogeant et interpellant histoire et politique, commencements, expositions et éclatements.