EXPOSITION :
UN CARRÉ PARFAIT #5 :
LUCA DAL VIGNALE
Pour cette cinquième itération d’Un Carré Parfait, précédant le début du chantier de rénovation dans le bâtiment du 76 rue du Lombard, nous allons présenter le 20 décembre 2020 le travail de Luca Dal Vignale, récent lauréat du cursus Peinture de l’ArBA-EsA.

Au départ de textiles qu’il trouve et récupère au fil des ses explorations en déambulations dans l’espace urbain, Dal Vignale développe en général des installations immersives, à l’instar de véri-tables environnements picturaux dynamiques dans lesquels le visiteur est invité à se perdre.
On s’y retrouve en quelque sorte au coeur même de la peinture, dans un foisonnement d’éléments textiles composites aux références multiples, et à la gestuelle et aux techniques tout aussi diversifiées. Dal Vignale fait en effet feu de tout bois, de tous outils et de toutes techniques en recourant tour à tour au pinceau, au bic, à l’aérosol, à l’encre, l’acrylique, le vernis dont les em-preintes et motifs viennent se superposer aux motifs et textures propres aux textiles recyclés d’origine.
Les références esthétiques que, dans un joyeux éclectisme, les installations convoquent vont du futurisme italien (pour leur côté dynamique), à l’expressionnisme abstrait (pour le côté envelop-pant et all over), ou encore au Pop Art, en marge même de références plus ciblées aux différents courants d’abstraction géométrique.

Au-delà, cette vernacularisation du vocabulaire et de références modernistes s’ancre dans une ré-flexion métaphorique sur la précarisation et les flux de biens et de personnes plus ou moins visi-bles de nos sociétés contemporaines, marquées par les migrations et la clandestinité.
Et dont la ré-appropriation expérimentale et chaotique d’espaces publics délaissés ou en jachère est l’un des épiphénomènes dont les installations de Dal Vignale semblent se faire aussi l’écho.

E. Lambion
Image