Proposition de Jimmy Hortensia et Bertille Bouillé, étudiants du Master 1 en pratiques de l'exposition - CARE.

“Ne pas toucher” est sans conteste la formule qui nous renvoie le plus au monde de l’art, du musée et de l’exposition. Des cartels, des barrières, des vitres ou bien des alarmes sont autant de systèmes dont le but est de nous faire comprendre que les œuvres ne se touchent pas mais se regardent, ou bien se touchent avec les yeux. 

Caresser l’œuvre par son regard constitue le point de départ de cette exposition, afin de mettre en avant la dimension synergique d’une œuvre et l’éveil des sens qu’elle procure. 

En s’intéressant aux œuvres par leur matière et non leur portée symbolique, cette exposition s’articule autour des notions de matérialité, de jeux sensoriels et d‘interrogations sensibles. Ici les artistes se jouent de nos représentations et offrent des impressions incarnées, des mues fossilisées, de quoi tromper l’œil du regardeur. Une organique artistique, des corps décors, ces œuvres attirent le regard comme la main et démontrent la porosité des sens dans un amas de chair et de formes esthématopiques. 

Cette exposition pensée comme un laboratoire des sens, se présente ludique et charnelle, où se mêlent des artefacts manipulables mis à la disposition du touché du spectateur, de son regard et de son interprétation. Ici on appréhende les œuvres en se laissant surprendre par leurs textures, leurs organes et leurs aspects, autant de clefs de perceptions avec lesquelles nos artistes explorent la matérialité et la représentation des corps.