OPEN ACADEMY
Dans le cadre de 2018, année de la contestation, la Ville de Bruxelles célèbre le cinquantenaire de 1968. La CENTRALE for contemporary art prend part à cette programmation pluridisciplinaire. Ainsi, en parallèle à l’exposition RESISTANCE, la CENTRALE se transforme en OPEN ACADEMY et accueille professeurs et étudiants de plusieurs écoles d’art bruxelloises : l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, École Supérieure des Arts ARBA-ESA, ISAC et CARE, La Cambre, LUCA School of Arts et le RITCS.

Dans l’esprit du mouvement de mai 68, initié par les soulèvements d’étudiants ensuite élargi au monde ouvrier, qui ont eu un impact dans de nombreux pays, ce projet ouvert à tous, se pose comme vecteur d’émancipation et de réflexion sur la position artistique en résistance et l’importance des actions de résistance en 68 et aujourd’hui. Entre contestation et résistance, c’est l’impact de l’œuvre et de l’action artistique, dans leur processus de création et de diffusion qui est souligné.

D’après le qualificatif « Open » qui réfère à l’élimination des barrières, ce projet pionnier et audacieux offre des opportunités de participation à tous les publics. L’ouverture du lieu aux étudiants et professeurs de quatre écoles supérieures d’art francophones et néerlandophones permet de créer des ponts entre théorie et pratique, recherche et création, dans toute leur diversité.

Le setting s’articule autour de trois éléments : une plateforme (métaphoriquement, lieu de rencontre) où le public peut s’asseoir pour regarder les films, écouter les conférences ; une table-comptoir-tableau qui accueille les artistes et étudiants pendant les workshops mais permet aussi au public de s’exprimer à la craie ; une bibliothèque documentaire et visuelle rassemblant une sélection d’actions politiques ou artistiques à connotation performative. Ce setting accueille, en lien avec l’exposition RESISTANCE qui réunit des artistes belges et internationaux, des workshops organisés avec Emilio López-Menchero, Cécile Massart et Dan Perjovschi ainsi qu’une conférence performée des Guerrilla Girls et une performance de Christian Falsnaes.
Laboratoire sondant les résistances tant dans les existences individuelles que collectives, passées, présentes et futures, l’OPEN ACADEMY s’articule à travers les propositions des écoles.



ARBA-ESA/ISACL’Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies, formation au sein de l’ArBA-EsA (sous la direction de Daniel Blanga Gubbay et Enzo Pezzella), centre ses recherches autour des pratiques du corps interrogeant l’espace entre les arts chorégraphiques et les arts plastiques.
Pour Contestation ISAC a conçu, en collaboration avec Alice Finichiu, un programme autour du corps comme territoire de contestation et de résistance et part du constat que les mouvements de contestation de mai 68 sont aussi issus du corps qui alimente le désir d’utopies. Ces mouvements ont permis l’émergence de nouveaux langages politiques, sociaux et artistiques.

Soyez réalistes, demandez l'impossible

Contester signifie l'action de mettre en doute, de refuser. Les contestations sont des actes, des gestes, des mouvements, des affirmations. Qu'est-ce que deviennent les contestations et leur énergies propres aujourd'hui face aux multiples récits de futurs dystopiques ? Temps sombres, crises, urgences, épuisements, obsolescences, catastrophes, guerres, nationalismes, pas d'alternatives... Autant de dystopies d'un présent qui semble vouloir annuler son futur... et tout autant de raisons de forcer la porte du présent, de le contester, d'oser l'impossible futur possible. Dans ce contexte il semble évidement que reprendre aujourd'hui le « soyez réalistes, demandez l'impossible » soixante-huitard, n'est plus un besoin de mémoire, mais un besoin vital de transformer les contestations en forces d'affirmation et d'invention. Apprendre à faire effraction. Apprendre à réinventer les histoires qui autrement nous assignent.



ARBA-ESA/CARELe programme de l’année du Master en Pratiques de l’exposition CARE de l’ARBA-ESA (sous la direction d’Aurélie Gravelat), en résidence depuis sa création à la CENTRALE, questionne le concept même de l’exposition. Partant du point de basculement qu’est l’année 68, les intervenants et étudiants explorent comment montrer, exposer, partir de ou résister à cet héritage.

Quelles sont les résonances actuelles ? Qu’est-ce qui résiste encore aujourd'hui ? Quelles formes hybrides émergent ? Des interrogations comme autant de réflexions sur le principe de l’exposition comme vecteur de résistance.