Teodora Cosman (Doctorante en Art et Science de l'Art) présente à l'Espace Intermédiaire l'exposition COLLODION avec Andrei Budescu, Pauline Caplet et Silvano Magnone.
vernissage : 27.04, 18h > 21h
Le procédé au collodion humide a été mis au point par l’anglais Frederick Scott Archer en 1851 : il consiste à étendre une couche liquide de collodion sur une plaque de verre, qui est ensuite plongée dans un bain de nitrate d’argent pour la sensibiliser ; un fois égouttée, la plaque est transférée dans un châssis étanche à la lumière, et exposée dans la chambre photographique. La plaque doit être développée immédiatement. La technique au collodion eut un succès considérable, en supplantant les procédés concurrents, jusqu’aux années 1880, quand il fut à son tour abandonné en faveur du gélatino-bromure d’argent.
Redécouvert par les photographes contemporains, le collodion est apprécié pour l’approche artisanale du processus photographique, et pour l’air intemporel des images qu’on obtient.
Pauline Caplet, 37 secondes: 37 : c’est la température moyenne du corps humain, c’est aussi le nombre de secondes que les personnes posent devant la chambre technique de Pauline Caplet. Voir la personne s’apaiser, parfois fermer les yeux et penser, observer le mouvement du corps, de la respiration et enfin, graver l’instant sur la plaque, puis voir apparaître l’image doucement, nous proposant une vision énigmatique, des corps en mouvements, des silhouettes mystérieuses, vulnérables et imparfaites.
Andrei Budescu, Incertitude : Série créée spécialement pour cette exposition, Incertitude, fait part belle à l’ambiguïté du processus au collodion. Avec un rapport charnel à l’image, les masses blancs des corps se détachent de l’obscurité, comme des taches huileuses, envahissant la surface. Les images ne se laissent pas lire à première vue, nous obligent à prendre notre temps - le temps pour comprendre ce qu’on y voit, car la photographie est inévitablement liée au mimesis – mais aussi pour nous laisser être absorbés par ce lointain, aussi proche soit-il.
Silvano Magnone, SACRO SILENZIO : For the ongoing project SACRO SILENZIO, Silvano Magnone spent the last two years exploring his favourite belgian and italian forests. As a tribute to the powerful and calming energy of the woods, the images for SACRO SILENZIO are taken using the slow, ancient technique of Wetplate Collodion. Wetplate collodion is an extremely complex photographic technique that requires all the steps to be made on the spot, from the preparation of the chemistry to the final development of the image in a darkroom. For this project he had to adapt the entire creation process to the new challenges of photographing in the wild, using a wooden large format camera and antique brass lenses and building a portable darkroom and a trailer to carry around all the equipment with a bicycle in order to reach the otherwise inaccessible locations in the woods. Wet plate Collodion is an organic process and very unpredictable; above all it requires an important dose of humbleness. Manipulating his home-made chemistry in the open air, the photographer abandons a position of total control and the uncertainty of the whole process allows him to step into a world in which every accident is possible and every unwanted reaction might bring him to see things under perspectives that he would have never imagined.