Pour l’humain qui est un être diurne, voir la nuit relève d’un autre état de perception. La nuit et les lumières qu’elle induit offrent un autre monde avec ses propres possibilités. Des lieux banals et familiers se dévoilent oniriques sous le prisme de la nuit.Au-delà de l’aspect chromatique et onirique de la nuit, sa dimension politique m’intéresse. Actuellement avec l’avènement du 24h/24h, la nuit devient une opportunité lucrative dont même les institutions veulent se saisir. La nuit active empiète de plus en plus sur la nuit du sommeil, ainsi nos nuits contemporaines sont faites de nuits multiples qui se côtoient. L’héritage de la figure de la passante et celle du flaneur mène à une expérience de la ville qui diffère selon le genre. En tant que femme, explorer l’espace urbain nocturne et le peindre me permet de me le réaproprier, de m’y encrer. Essayer de m’extraire de la figure de la passante qui ne fait que traverser l’espace public d’un pas vif et la tête baissée.