« Juliette Vanwaterloo met une pratique domestique, quelque peu désuète et à priori inoffensive, au service d’une dénonciation qui, elle, se donne sans fard, quand bien elle-même elle serait cousue de fils colorés. En reprenant dans ses ouvrages le dessin de scènes de violences policières (répression par la force, intimidation, arrestation abusive…), l’artiste appuie le contraste entre la minutie du travail à la main, qui réclame patience et délicatesse, et la brutalité des actes de répression, réalisés dans l’urgence, sans retenue, ni précaution. Témoins d’un rapport déséquilibré entre les dites « forces de l’ordre » et des manifestants, ces « textiles en lutte », qui peuvent aller de la dentelle au tapis en passant par le canevas, opposent avec ironie leur dimension artisanale à leur signification politique. Elle trouve ainsi le moyen d’imposer à la vue ces saynètes devenues des événements médiatiques malheureusement banalisés, ravalées au rang d’ornements dans l’actualité ». Texte de Florian Gaité, critique d’art