OFF - CONTEMPORARY ART FAIR BRUSSELS
L’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, école supérieure des arts, en tant que représentant de la Belgique, a été l’invitée d’honneur de l’édition 2013-2015 de la Biennale de la Jeune Création Européenne de Montrouge.

À cette occasion ont été présentés 5 jeunes artistes qui en sont issus, couvrant des domaines différents représentatifs des enseignements de l’académie. Ce choix avait pour objectif de montrer la diversité des pratiques qui s’y expérimentent et de permettre à de très jeunes artistes de se confronter à un large public et à des artistes européens de leur génération.

Ce sont ces artistes qui montrent aujourd’hui leur travail dans le cadre de ofF : Eléonore Ampuy, Philippine Boyard, Alix Dussart, Witney Orville, Anaëlle Renault.

5 jeunes diplômés à la foire OFF de Tour et Taxis

Fondé par la famille Von Thurn und Tassis qui lui a donné son nom, Tour et Taxis était anciennement un complexe de dédouanement et d’entreposage de marchandises est situé en bordure du canal, à proximité des installations maritimes. Laissés à l’abandon après l’ouverture des douanes européennes, les bâtiments ont été réaménagés au début des années 2000 par une association de sociétés immobilières, qui visait à en faire un nouveau quartier multifonctionnel inscrit dans son contexte urbanistique. Plusieurs évènements y sont régulièrement organisés, comme des foires d’art moderne et contemporain. À l’occasion de la foire OFF , des étudiants de classes terminales de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles ont été invités à participer à l’organisation de l’évènement. Y sont également présentés cinq jeunes artistes diplômés de l’Académie.

À travers sa série The Daily Fear, Éléonore Ampuy s’intéresse à la question de la retransmission de l’information et à ses distorsions par les médias. L’artiste recopie à la main au crayon de plomb des articles de journaux qui font état d’un climat social délétère. En parallèle de ces unes catastrophistes, des commentaires tirés de forum sociaux montrent la propagation de cette terreur parmi la population. Le tout se présente sous la forme d’un calendrier à feuilleter. Alix Dussart se penche quant à elle sur l’usure provoquée par le temps sur différents corps. Elle réalise des photographies prises à partir de cire anatomique et d’oeuvres tirées des collections de musées d’arts anciens. Les plans rapprochés provoquent une indistinction des matières. Métamorphosé par l’éclairage, le tissu se fait chair. La physicalité de ces matériaux est révélée par le regard scrutateur de l’artiste. Tout comme ces deux consoeurs, Philippine Boyard collectionne. Non pas des images, mais des résidus de quotidien. Elle accumule de petites laies de papier peint qu’elle accroche aux murs comme les lambeaux d’une existence révolue. À la manière d’une archéologue, elle prélève ces strates du passé et les retranscrits à l’identique à la mine de plomb. L’acte de collecter et d’archiver apparaît comme le vecteur commun de ces trois démarches créatives tandis que les notions de voyages, de déplacement physique et de cartographie mentale sont à la base du travail d’Anaëlle Renault. Il s’agit pour elle de donner forme à ses parcours quotidiens à travers la ville en les brodant sur des photographies. En croisant ses allers et venues avec les déplacements des membres de sa famille, elles créent une sorte de généalogie qui aurait pour support la géographie. Aussi intime, bien que formellement très différente est la démarche de Whitney Orville. Celle-ci peint des portraits de son entourage, occupés à des gestes ordinaires, dans un style expressionniste. À travers son étude des corps, elle cherche à saisir la psychologie de ces personnages et les mécanismes qui
les animent.
— Septembre Tiberghien
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