EXPOSITION DES GRANDS PRIX DE LA BIENNALE
« JEUNE CRÉATION EUROPÉENNE »
BOURSE CRÉDIT AGRICOLE

L'ACADÉMIE S'EXPOSE !

Trois jeunes talents révélation sont à l'honneur dans la Capitale de l'Europe.

Les lauréats de la biennale de la JEUNE CREATION EUROPEENNE de Montrouge s'exposent à L'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles Ecole Supérieure des Arts

Véritable carrefour de la création contemporaine, la Biennale de la Jeune Création Européenne (JCE) constitue l'alter ego européen du Salon d'art contemporain de Montrouge.
Confirmant son rôle de révélateur des artistes de demain, un jury composé de commissaires et de critiques d'art internationaux - présidé pour cette édition par Marc Partouche - s'est réuni le 16 octobre 2013 à Montrouge pour sélectionner les 3 lauréats du Grand Prix JCE - Bourse Crédit Agricole pour la monstration 2013-2015 : Frank Blommestijn et Michiel van der Werf (Pays-Bas), Krisztián Kristóf (Hongrie), Adrià Ciurana (Espagne).

Pour une reconnaissance toujours plus forte de la Biennale JCE en Europe, ce prix permet aux trois lauréats de présenter leur travail dans les espaces de la DAM GALLERY de L'académie.

Du 24 avril au 10 mai 2014, l'Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles expose les lauréats de la Biennale de la Jeune Création Européenne de Montrouge dans les espaces de la DAM Gallery. Cette présentation inédite s'accompagne d'une exposition personnelle d'Yves Lecomte au 4ème étage du Dexia Art Center, ainsi que d'un aperçu des travaux de cinq jeunes diplômés de l'Académie sur un stand de la foire OFF à Tour et Taxis. Ces trois manifestations auront lieu durant la foire d'Art Brussels, important rendez-vous des collectionneurs et de la scène artistique internationale.

La DAM Gallery : rendez-vous de la jeune création internationale


Inaugurée en mars 2013, dans la continuité des manifestations entourant le 300ème anniversaire de l'Académie, la DAM Gallery se veut un lieu d'expérimentations pour l'art contemporain à Bruxelles dans le domaine du design et des arts médiatiques.

Elle est ouverte aux propositions des étudiants, que ce soit sous forme de workshops ou d'expositions, de même qu'aux collaborations extérieures, notamment avec des institutions étrangères. L'exposition inaugurale intitulée Speculoos Nebuloos a initié un partenariat avec le Musée d'Art Moderne de Saint-Étienne en France. Plus récemment, les doctorants du programme en art et Science de l'art de la Fédération Wallonie-Bruxelles signaient l'exposition Sérendipité, qui faisait état de l'avancement de leur recherche.

Marc Partouche, directeur de l'Académie depuis 2008, présidait le jury de la dernière édition de la Biennale de Jeune Création Européenne (JCE ) à Montrouge. Les trois lauréats ont été invités à exposer leur création dans l'espace de la galerie.

Adrià Ciurana
porte un regard enjoué et parfois sarcastique sur les coutumes religieuses de son pays d'origine, l'Espagne. Il aime à détourner des images pieuses et autres objets de superstition pour constituer de petites machines aux mécanismes simples, mais efficaces. Son attrait pour les jouets lui provient de sa longue fréquentation de la collection du musée du jouet de sa ville natale, Figueres. Dans Làgrimas de Cristo (2011-2014) l'artiste utilise des images de saints qu'il a récupéré ou qu'il a lui-même peintes pour les coller aux dos de jeux de pinball. Celles-ci sont épinglées au mur telles des reliques sacrées. La forme oblongue et légèrement courbe de ces petits objets rappelle celles des larmes, d'où le titre de l'oeuvre, soufflé par une voisine bigote. Dans la vidéo El Miracle de les mosques (2013), l'on voit un autre de ces gadgets se balançant d'avant en arrière, traînant dans son sillage un chapelet. L'ingénierie déployée est mise au service d'une forme de résistance à l'ordre établi qu'incarne la religion. On retrouve en outre dans les oeuvres d'Adrià Ciurana une dose d'ironie et d'absurdité que n'aurait pas récusée Salvador Dali, autre fils spirituel de la ville catalane.

Le duo hollandais formé par Franck Blommestijn & Michiel van der Werf s'intéresse à des questions relatives au rôle que l'artiste doit jouer dans la société et au phénomène de starification amplifié par les médias de masse, comme la télévision ou le cinéma. C'est pourquoi ils interprètent eux-mêmes les personnages de leurs films, parodiant les grosses productions hollywoodiennes. Dans la vidéo Things that may not really be there (2013) ils reproduisent ainsi neuf séquences tirées de films à succès, pour la plupart des scènes romantiques aux dialogues insipides, qui témoignent néanmoins de questions existentielles. La synchronisation de la bande-son originale avec l'image crée un phénomène de distanciation qui accentue l'effet comique dû au travestissement des deux artistes.
Avec des moyens très réduits, Franck Blommestijn & Michiel van der Werf arrivent à suggérer l'ambiance et l'intensité émotionnelle de ces films. La morale de l'histoire est sans doute qu'il faut savoir tirer profit de sa médiocrité plutôt que de chercher à être une star.

À partir de dessins à l'encre, Krisztián Kristóf (vit et travaille à Budapest) crée des installations aux formes très diverses, dans lesquelles il cherche à reconstruire une trame narrative. Son oeuvre In cease-fire (2014) raconte de façon elliptique et fragmentée l‘évolution d'une communauté d'individus et les crises internes qu'elle a traversées. Disposées à même le sol, des formes géométriques noires dans lesquelles sont imbriqués des écrans diffusent des séquences de dessins animés tirées du journal intime de l'artiste. L'installation forme un paysage habité par des ombres de feuillage qui sont projetées sur les parois et les murs, recréant un environnement naturel apaisé, quelque part entre un cimetière et un champ de bataille. L'artiste tire son inspiration des gravures au style expressionniste de Frans Masereel (1889-1972) et plus particulièrement de ces romans sans paroles, comme Mon livre d'heures, écrit durant la Première Guerre mondiale. Par le contraste entre scènes de violence et d'amour, Krisztián Kristóf nous suggère que la vie n'est qu'une succession d'accalmies entre deux conflits.

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