Rencontre avec Seloua Luste Boulbina. La rencontre est ouverte au public et s'inscrit dans le cadre du projet de recherche Histoires de Miroirs (en collaboration avec l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa)
Penser la décolonisation des savoirs et des pratiques intellectuelles, littéraires et artistiques demande à réfléchir sur les lieux et les formes de cette grande transformation. Pour la dire, il faut réfléchir in concreto : elle a déjà commencé. Elle n'est ni devant nous, telle un programme à initier, ni derrière nous, telle un processus achevé. Elle est à l'œuvre mais plus ou moins, de façon différenciée, dans le travail d'écrivains et d'artistes qui irriguent ici la réflexion philosophique. La décolonisation prend ainsi sens dans ses grandes lignes comme son détail.
Seloua Luste Boulbina (née en 1957) est une philosophe et politiste franco-algérienne, ancienne directrice de programme au Collège International de philosophie, chercheuse à l'Université Paris Diderot. Théoricienne de la décolonialisation, elle travaille sur les questions coloniales et postcoloniales dans leurs dimensions politiques, intellectuelles, épistémologiques, culturelles et artistiques. Elle a notamment publié : Dans l'ombre de l'Occident / Les Arabes peuvent-ils parler ? (avec Edward W. Saïd) (2011); Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (art, littérature, philosophie) (2018) ; Le singe de Kafka & autres propos sur la colonie (2020) ; Alger-Tokyo – Des émissaires de l'anticolonialisme en Asie (2022) ; à paraître son ouvrage : Sortir de terre, une philosophie du végétal (2025).