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Le Botanique ouvre ses portes aux étudiant·e·s du M1 du Cursus Dessin. Il·elle·s exposeront leurs recherches plastiques à l’occasion de leur jury de fin d’année. Avec la participation de Malaika Khan, Nathan Vandenberghe, Victor Brun et Yoonju Chang. Quatre pratiques émergentes s'affirment et questionnent le dessin en ses effrangements.

Malaika Khan expérimente différents médiums au travers de leurs possibilités et leurs limites, en questionnant, par exemple, le recto-verso, la résistance, la tension ou la flexibilité. Chaque pratique lui donne l’occasion de découvrir différentes qualités spatiales. Elle observe, avec attention, la rencontre entre ses gestes et la matière. Elle tord, tresse, transforme une matière qui, de par sa souplesse, sa fragilité et sa solidité, tend à lui résister. La rencontre entre ses gestes et la matière génère une forme en devenir, un espace singulier qui lui échappe. La répétition de gestes, que ce soit à travers le textile ou le dessin, lui permet de découvrir différentes croissances de surfaces possibles. Les formes qu’elle génère sont organiques tant dans leur fonctionnement que leurs apparences. Ces formes, souvent topologiques, tissent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des surfaces. De là, naissent des espaces fluides, en circulation et en autonomie.

Dans l'architecture, les éléments structurels sont traditionnellement opposés aux éléments d'ornementation. Dans le travail de Nathan Vandenberghe, la structure et l'ornement se mélangent dans un devenir autonome qui pose la question de la place de l'un par rapport à l'autre. L’évocation de ces colonnes corinthiennes, sérieuses et rationnelles vient se confronter à des choix de couleur et de formes ludiques voire enfantine. Le changement d'échelle, les jeux de maquettes et de construction participent de la profanation de la colonne, la désacralisent et font apparaître le récit de l'histoire par l'architecture comme une construction, qu'elle soit bringuebalante ou non.

Vers quoi s’ouvre la peinture ? Dans son travail, Victor Brun opère une confrontation entre deux registres, deux formes d’ouvertures. D’une part, il met en évidence les outils appartenant à la discipline, exhibe les conditions matérielles de la peinture (l’épaisseur de la toile, la mise en évidence du châssis, ses pleins et ses vides, etc.). D’une autre part, il ouvre la peinture au moyen figuré vers l’image, vers des questions d’illusions et de trompe l’œil et comme une percée, ces images rompent avec l’évidence matérielle environnante. De là naît un jeu de contradictions, un écart dans lequel une tierce ouverture apparaît. De l'étonnement d'un geste, de ses tensions vis-à-vis de ses caractéristiques plastiques, une rencontre se produit entre planéité et ce qui fait saillie sur la surface.

Yoonju Chang « Lorsque je suis arrivée en Belgique, des difficultés sont apparues. Même les choses les plus élémentaires sont devenues des obstacles. Vivre en tant qu'étrangère implique de se confronter à l’altérité. Les rencontres quotidiennes, la langue inconnue et la culture différente me renvoient à ma propre étrangeté. Dans mon travail, je questionne cette étrangeté en jouant avec la matière du texte, l’opacité du langage et la difficulté d’une traduction. Il me faut sans cesse lire, traduire, absorber et digérer du savoir. Digérer des mots, absorber du savoir... Ne sommes-nous pas tous des mangeurs de livres ? »  

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